Le constructeur aéronautique Airbus ainsi que l’entreprise Boeing (opérant dans le même domaine qu’ Airbus) vont devoir mettre de côté leur divergence, car une nouvelle concurrence vient de faire son apparition. En effet, dans le secteur aéronautique, la compagnie chinoise Comac ou Commercial Aircraft Corporation of China monte en puissance et fait trembler les plus grandes entreprises de constructions aéronautiques Américaines et Européennes. La preuve, L’Union européenne et les USA ont décidé de suspendre pendant cinq ans les droits de douane punitifs concernant les aides publiques pour leurs constructeurs aéronautiques respectifs, un vieux conflit qu’ils se sont infligés pendant des années. D’après les dires du président des Etats Unis Joe Biden, l’Europe et l’Amérique doivent travailler ensemble pour faire face aux pratiques non commerciales de la Chine dans le domaine de l’aéronautique qui génèrent des avantages déloyaux.
L’émergence d’un constructeur aéronautique national en Chine
La Chine a fait des efforts assez démesurés à Pékin pour faire émerger son premier constructeur aéronautique national qui n’est autre que Comac ou Commercial Aircraft Corporation of China. L’avionneur a pu développer le Comac C919, un avion biréacteur qui va concurrencer les A320 d’Airbus et les B737 de Boeing. Avec plus de quatre ans d’essais en vol, l’avionneur a pour objectif d’obtenir une certification pour son avion C919 pour l’année 2022.
Pour le développement du Comac C919, l’avionneur chinois a reçu environ 40 à 70 milliards de dollars venant des aides publiques, des subventions qui dépassent largement ceux reçus par Boeing ou Airbus. C’est la conclusion qu’à fait Scott Kennedy, un spécialiste de la CSIS (Center for Strategic and International Studies). La Chine profite de la divergence entre le constructeur aéronautique Boeing et Airbus pour manipuler le marché et conditionner ses commandes pour l’acquisition de nouvelles technologies.
La montée en force du trafic aérien chinois
Le trafic aérien chinois commence à se développer de manière surprenante même face à la crise sanitaire et va se renforcer de plus en plus dans les années à venir. D’après les estimations faites par l’avionneur américain Boeing, les besoins en appareils de Comac dans vingt ans seront à peu près 9 360, soit plus de 20 % des besoins dans le monde. C’est un débouché majeur pour les avionneurs européens et américains, que ce soit pour les avions A320 ou pour les 737 Max du constructeur américain. Toutefois, ces derniers modèles d’avion ne sont pas encore autorisés à voler dans le ciel chinois.
Même si actuellement, la capitale de la Chine (Pékin) ne peut pas se passer des appareils venant de Boeing et d’Airbus, elle compte prendre sa destinée entre ses mains. Le domaine de l’aéronautique peut influencer un grand nombre de choses, que ce soit sur les marchés extérieurs par exemple. En effet, avoir un avionneur national, c’est comme avoir en sa possession un outil diplomatique et commercial, selon le chef de cabinet AIR Michel Merluzeau. Et d’après lui, la Chine a toutes les cartes en mains du fait qu’elle a les compétences et la technologie adéquate pour concevoir un avion.
Dans un futur proche, la Chine, à l’aide de son avionneur Commercial Aircraft Corporation of China (Comac), va devenir un rival de taille pour les constructeurs d’avion Boeing et Airbus.
La soumission faite par les compagnies aéronautiques américains et européens
Le Comac C919 est soumis à une coopération obligatoire avec les constructeurs américains et européens. En effet, si l’on compte les 82 équipementiers de l’avion, il y a :
- 14 chinois venant de la région de Pékin ;
- Des spécialistes qui sont filiales des autres compagnies aéronautiques concurrentes.
Les ailes ainsi que le fuselage de l’avion Comac sont conçus par des entreprises chinoises. Cependant, vu que les compagnies et constructeurs nationaux en Chine n’ont pas encore les compétences nécessaires pour concevoir un moteur d’avion. Actuellement, Comac a besoin de l’aide d’équipements venant de l’étranger, mais selon Michel Merluzeau, l’avionneur compte combler cette lacune dans les prochaines années même si les équipements sont de qualité inférieure.
L’avionneur Comac se vante d’avoir déjà plusieurs commandes pour son avion C919 de la part de plusieurs compagnies d’aviation, dont la plupart provenant de Chine. Néanmoins, ce n’est juste que des intentions pour rendre plus crédible le constructeur aéronautique vu que la première compagnie à avoir commandé (cinq avions Comac C919) est la CEA ou China Eastern Airlines.
L’apparition d’un modèle ABC avec l’émergence de l’avionneur chinois
D’après le professeur Huang Jun de l’université aéronautique de Pékin, l’avion Comac C919 ne pourra pas changer la donne face aux constructeurs aéronautiques occidentaux. Néanmoins, il pourra contribuer à la sortie des modèles ABC, que ce soit pour Airbus, Boeing ou le constructeur lui-même (Comac). L’avionneur chinois espère cependant avoir une part du marché aéronautique et réussir à être indépendant face aux appareils de chez Airbus ou Boeing.
Les dirigeants d’Airbus et de Boeing ont toutefois précisé le fait que le constructeur aéronautique chinois Comac pourra rivaliser avec eux dans quelques années. C’est pour cette raison que les avionneurs ont enterré l’âge de guerre.